Témoins du passé: les installations abandonnées.
Postes à feu, "agachons" ou autres installations abandonnées par leurs utilisateurs et retournant doucement à la nature.
Reliques du passé : 4 - Allauch (13)
Ce poste là est bien connu et figure dans l'excellent ouvrage de J.P. Fiorentino "L'odyssée de la grive". Mais il est tellement typique qu'il fallait bien que je le fasse figurer dans le palmarès des "Témoins du passé".
Il s'agit d'un pointu Marseillais (surnommé également "le Paquebot").
C'est un "édifice en maçonnerie liée, restauré en béton sur un côté, aux proportions imposantes : 5,10 m de côté, 3,40 m en face arrière et deux pans de 2 m pour la face avant pour former la pointe. 3,10 m de hauteur à l’avant et 1,60 m à l’arrière. Les murs ont 0,50 m d’épaisseur. Le toit est en tuiles rondes posées sur des parefeuilles. Deux panneaux en bois de 1 m sur 1,20 m forment les ouvertures de la face avant. Voilà une bâtisse de presque 20 m²."
La disposition des meurtrières est bien pratique, elle permet à la fois la vision de face et latérale, en partie.
Sources :
J-P Florentino http://www.pierreseche.com/nouvelles_du_monde_2011_1.htm
cf. également L'Odyssée de la Grive, le livre
Reliques du passé: 3-Mallemort (13).
Noyé dans la verdure, envahi par le lierre, ce poste là a fait son temps.
Mes remerciements à Alain13, membre de ce blog, qui a eu l'amabilité de me communiquer très récemment ces photos ainsi que de répondre à mes nombreuses questions sur l'époque, le lieu, le propriétaire, etc.....
RG
La parole est maintenant à Alain:
" Malheureusement je ne connais rien de ce poste, je l'ai toujours vu dans cet état....
Il est dans une ancienne propriété privée qui s'appelait " les Petits Moulins " et où il n'y a pas de moulin d' ailleurs…
Il est entouré d'arbres de toutes sortes et certains sont assez hauts mais je suppose qu'à l'époque ce devait être bien aménagé.
A côté il y avait de grandes vignes qui aujourd’hui n'existent plus ; de l'autre c'était un pré et à ses pieds passe une roubine d'eau claire dont la source part de Vernègues !
Un petit paradis pour les oiseaux ....
Je pense que la planche à l’intérieur servait de porte-manteaux.
Pas de volets aux ouvertures.
Superficie du poste: à peu près 3 m².
C'est tout ce que je peux te dire…"
Alain 13
Reliques du passé: 2- Lambesc (13).
19 juillet 2018.
Température étouffante l'après-midi.
Reste le soir, disons à partir de 18 h 30, pour pouvoir bouger un peu.
Ce soir là, petite balade dans une pinède au nord de Lambesc et une découverte inattendue:
Murs et couverture en pierre de Rognes, porte de fer, noyé dans les pins qui l'enserrent de tous cotés, il a encore fière allure.
Son éloignement des chemins lui a évité d'être vandalisé. La serrure, bien sûr, a été forcée.
Poussons la porte, le plan est d'une rigueur géométrique.
Au fond, une cheminée, bien centrée, une tablette accrochée à la paroi de gauche et, contre la paroi de droite, une banquette pour s'allonger.
- les meurtrières: elles sont au nombre de 6.
Deux devant, deux au fond, une à droite et une à gauche.
Les ouvertures sont taillées à même la pierre, ébrasées vers l'extérieur et obturées de l'intérieur par un système de volet métallique.
On notera que meurtrières et volets sont numérotés de 1 à 6 (peinture au pochoir).
On notera également que, parfois, les numéros des volets et des meurtrières ont été intervertis.
Il s'agit, à n'en pas douter, d'un poste "bourgeois" qui a dû, en son temps, coûter assez cher à son propriétaire.
Tout laisse à penser qu'il était une "dépendance" du très joli cabanon et de sa source captée situés à une centaine de mètres de là.
Datation possible: fin XIXe - début XXe siècle.
Nota 1: ce poste fera l'objet d'un examen plus détaillé, à l'occasion d'une prochaine visite (à suivre, donc...).
RG
Nota 2: Il existe, sur le territoire de la commune de Lambesc au moins un autre poste de chasse bourgeois.
On pourra lire avec intérêt l'excellente étude de J-P Guillet publiée en 2012 sur le site "Architecture vernaculaire" et intitulée: "Un poste de chasse bourgeois à Lambesc (Bouches-du-Rhône)".
Lien: https://www.pierreseche.com/AV_2012_guillet.htm
21 juillet 2018 au matin.
Comme prévu, retour sur le terrain.
D'abord, prises de mesures:
- Façade: largeur 2,28 m; hauteur au faîtage: 2,70 m; hauteur des murs latéraux: 2,10 m.
- Porte: 1,78 m x 0,70 m.
- Epaisseur des murs: 15 cm.
- Murs latéraux, longueur: 2,30 m
- Mur du fond: le poste est bâti sur la pente d'une colline qui a subi un décaissement, la partie émergeante ne mesure que 1,50 m au faîtage.
- Le toit: les lourdes dalles de pierre qui le composent sont soutenues par des poutrelles de fer bien corrodées par la rouille, un pin ayant pris ses aises sur la toiture, il est à craindre que l'édifice ne finisse un jour par s'effondrer (cf ci-dessous).
- Meurtrières, toutes identiques, dimensions à l'extérieur: 37 cm x 20 cm; dimensions intérieures: 20 cm x 9 cm. Ces meurtrières sont munies intérieurement de glissières métalliques dans lesquelles coulissent des volets de fer. Le lit banquette (2 m x 0,50 m) est rabattable contre la paroi (cf ci-dessous).
Nous avions pris avec nous un détecteur de métaux dans l'espoir de trouver quelque douilles ou objets permettant de dater la construction. Espoir déçu, nous n'avons exhumé que des clous, des morceaux de fil de fer, les restes d'un petit sommier métallique (pour le siège sans doute), la gâche de la serrure, une petite cuvette et une poêle rongée par la rouille...
Le mystère reste donc entier... pour le moment...
RG
Reliques du passé: 1- Montfavet (84).
Echoué au milieu des vignes et des champs à l'abandon, il dort depuis bientôt près d'un siècle...
Compte tenu de sa situation vers le sommet du coteau qui domine le Camp d'Aviation, de l'épaisseur de ses murs et de son toit, de ses meurtrières et du fait qu'il était à demi enterré, je l'avais considéré jusqu'à présent comme une sorte de blockhaus déguisé en cabanon (le toit de tuiles!) érigé par les Allemands durant la 2e guerre mondiale.
Erreur de ma part!!! C'est un membre de ce blog (Joël) qui a résolu l'énigme.
Il s'agit, en fait, d'un poste destiné à la chasse des petits oiseaux, construit au début du XXe siècle pour le Docteur Clavel, médecin à Avignon.
L'arbre de pose était un saule jaune (aujourd'hui disparu), "planté à contre-sens de la sève".
[question à Joël: ça signifie quoi exactement "planté à contre-sens de la sève" ?]
Bien sûr, la végétation environnante et les cultures ont changés. Le poste a été vandalisé, le sol retourné par les chercheurs de trésor (!), un gros pin a poussé tout contre le bâtiment. Seul demeure, à quelque distance, un énorme bloc de pierre percé d'un orifice, sans doute destiné à recevoir un arbret de pose (cimèu).
Tel quel, il demeure, témoin muet de la passion d'un homme pour un mode de chasse à jamais disparu.
RG
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A Joël, si tu me lis, je suis preneur pour tous compléments d'information sur le poste, sur le Dr Clavel, sur le propriétaire actuel et sur les cultures pratiquées à l'époque du Docteur.
Par ailleurs, il me faudra y retourner pour relever les dimensions de l'édifice ainsi que celles du bloc de pierre (avant que quelqu'un n'ait fait main basse dessus...)
RG
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Témoins du passé, les postes à feu abandonnés divers.
Dans ma recherche des installations de chasse des grives au poste à feu, il m’arrive, parfois, de découvrir les ruines de postes envahis par les ronces, aux toits effondrés, aux murs rongés par le temps et les intempéries.
Pourquoi ont-ils été abandonnés ? Décès du propriétaire ? cessation d’activité ? Changement de la voie migratoire ?
Quoi qu’il en soit, avec leurs meurtrières béantes, ils sont les témoins muets de la passion des hommes qui les ont bâtis.
RG
n° 1 n° 2
n° 3 n° 4
n° 5
- n° 1: Celui-ci jouissait d'une très belle vue sur le Lubéron.
- n° 2: Fabriqué dans une cuve en matière plastique... et stocké, en attendant des jours meilleurs.
- n° 3: ... de bric et de broc, poste à glu semble-t'il...
- n° 4: De belle facture, dans un cadre magnifique, il se meurt tout doucement...
- n° 5: Semi-enterré, il se comble petit à petit, à tel point qu'il serait impossible, actuellement de tenir accroupi dedans !