Des grives aux merles

Des grives aux merles

Les grives et le vieux garde chasse...

Je tiens, tout d'abord, à remercier M. Richard Colinet, auteur de cette belle histoire de chasse, pour son aimable autorisation de publication.

Elle figure en bonne et due place sur le très beau site d'élevage de pointers "de l'Escalayole" à Ensuès la Redonne, 13820.( http://lescalayole.chiens-de-france.com/pointer.html )

RG

 

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les grives de l'escalayole (Copier).jpg

 

 

  

Cette petite histoire est tellement savoureuse que je ne peux m'empêcher de vous la raconter, sachant quelle est réelle et nullement sortie d'un inédit de Marcel Pagnol...

 

La scène se passe dernièrement dans le restaurant de mon copain Thierry, chef cuisinier de son état et surtout chasseur de grives invétéré,

 

Dans la salle copieusement garnie, deux vieux Messieurs discutent du bon vieux temps et notamment  l'un des deux, ancien garde chasse, raconte ses sorties d'antan, les hécatombes qui s'en suivaient et bien sûr les oiseaux de paradis qu'il affectionnait plus que tout: " les grives ".

 

Avec force détails sur les brochettes dont il gardait un souvenir ému, mais dont il avait perdu le goût depuis belle lurette. 

 

Passant entre les tables à la fin de son service, Thierry tendit l'oreille et suivit quelque peu  le récit du vieil homme.

 

Emu par la passion encore intacte du vieux monsieur, le chef partit dans sa cuisine ouvrir le grand frigo pour en sortir un perdreau et une jolie poule faisane qu'il allongea dans une petite cagette de bois dans le fond de laquelle il avait pris soin de mettre un torchon blanc et quelques brins de Thym, en plein milieu il y déposa les 6 grives tuées la veille au soir, en prenant bien soin de lisser leurs plumes pour les rendre encore plus belles.

 

Il se dirigea vers la table des deux amis, il tendit le précieux présent au vieux garde chasse en le priant d'accepter ce petit cadeau, le grand-père ne pouvait plus parler, il regardait les grives avec des yeux d'enfant et quand il put enfin émettre un son il remercia, les larmes aux yeux, le restaurateur de cette si gentille attention.

 

A une table toute proche, deux dames avaient assisté à la scène et en payant l'addition l'une d'entre elles n'y tenant plus, dit d'une voix suffisamment forte pour que le trio entende, "moi, les grives, je préfère les entendre chanter ! "

 

Le chef se retourna et du tac au tac répondit :"moi aussi, MADAME, je préfère quand elles chantent!... surtout dans la cage, quand elles appellent les autres!"

 

Les deux clientes se levèrent et prirent aussitôt la direction de la sortie avec une tête qui en disait long sur leurs sentiments.

 

Le restaurateur avait bien compris qu'il venait de perdre deux clientes, mais le plaisir que lui procurait le sourire béat du vieux garde le valait bien.

 

Je sais que depuis cette rencontre, chaque semaines, les deux amis font le déplacement de Marseille à Nans-les-Pins afin de déjeuner chez le "chasseur de grives" ...

 

Si vous passez par là, arrêtez vous pour manger au Domaine " la Tuilière" vous pourrez dire à Thierry BOLLA le chef, que c'est moi qui vous ai raconté la petite histoire... des grives, du garde chasse, et des deux grincheuses.

 

Richard COLINET

 

 



02/09/2016
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