L'engraissage des grives dans l'Antiquité à Rome.
"Nil melius turdo", Horace ( Rien n'est meilleur que la grive ).
Les Romains avaient mis les grives au premier rang parmi les oiseaux du point de vue gastronomique. ("Inter aves, turdus, si quis me judice certet", Martial ).
Toutefois, les grives sauvages étaient moins recherchées parce qu'ils croyaient que cet oiseau se nourrissait des graines toxiques de la jusquiame.
Ils les élevaient et les engraissaient dans d'immenses volières ou grivières.
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"Ces volières étaient des pavillons voutés, sombres, où les oiseaux étaient privés de la vue des campagnes et des bois, afin que rien ne pût les empêcher d'engraisser.
On les nourrissait avec des pâtées faite de millet, de farine, de figues, de lentisque, de myrte et de plantes aromatiques pour que leur chair fût succulente et d'un goût recherché. Un filet d'eau courante traversait la volière et leur servait à se désaltérer" (Dictionnaire des Substances alimentaires et de leurs Propriétés, A-F Aulagnier, 1830).
"Vingt jours avant de les manger, on les mettait à part dans un lieu bien plus étroit et plus abondamment pourvu de nourriture" (De Res Rusticae, Varron et Columelle, 116-27 avant J.-C.)
Et d'ajouter que "ces grivières étaient en si grand nombre aux environs de Rome et les grives qu'elles renfermaient étaient en quantité si prodigieuse que leurs excréments étaient employés comme engrais pour fertiliser les terres et on s'en servait encore pour engraisser les boeufs et les cochons..."
Martial (40-104 après J.-C.) écrit: "...les Romains envoyaient en présent à leurs amis des grives liées en forme de couronne..."
Il s'agit bien sur de Romains fortunés car, selon Varron: "... les grives ainsi engraissées étaient vendues jusqu'à 3 deniers pièce...". En euros, cela ferait, environ 9 à 10 € pièce (à rapporter au salaire annuel d'un ouvrier, soit approximativement 760 euros...). Les grives engraissées étaient donc un mets de luxe et également la source de grands profits. Ainsi l'une des tantes de Varron en vendait par an jusqu'à 60.000 !!! Lors des triomphes ou des festins public, le rendement de ce type de commerce était de l'ordre de 1200% (Buffon).
RG
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