Les chasses traditionnelles des grives et des merles.
L'étourneau fait recette...
6 janvier 2021
En ces temps de vaches maigres, alors que sur mon
territoire, la grive se fait rare, l'étourneau est (pour moi en tout cas) le bienvenu.
Ce "cousin" éloigné de la grive peut aider à combler le vide sidéral actuel en matière de turdidés.
Il présente de nombreux avantages: son abondance et un comportement grégaire qui le conduit à se regrouper avec ses congénères sur le même arbre de pose, permettant parfois des tirs groupés.
Du point de vue esthétique, sa silhouette n'est pas aussi gracieuse que celle des grives et merles, sa queue est courte, dépassant de peu les ailes quand il est posé. Par contre son plumage est magnifique, noir et brillant, constellé de points blancs, iridescent avec des reflets verts, violets, roses, bleus et bronze.
Certains dédaignent l'étourneau...
Pas moi: je le chasse et je le mange !
Et pour le tirer, rien de tel que l'affût, en tout cas sur le territoire où j'opère.
Pas de poste en "dur", une simple structure pour soutenir les filets de camouflage, un arbre de pose très attractif, un sac à dos siège, mon fidèle Browning A5 One, calibre 16 et une poignée de cartouches Mary Arm, bourre à jupe et plomb n°10.
L'étourneau en cuisine:
Quelques recettes communiquées par des confrères sur Grives.net :
- Dougégé:
"Au vin rouge, c’est ce qui va le mieux je pense.
Préparation : 15 min
Cuisson : 1h 30 min
1/ Pour les oiseaux, plumez, videz, nettoyez soigneusement les bêtes. Dans une cocotte en fonte, faire suer l’oignon et l’échalote dans une cuillère d’huile d’olive.
2/ Ajoutez les étourneaux et faire dorer sur toutes les faces, sans brûler. Singez (ajoutez les cuillères de farine) et mélangez bien. Mouillez ensuite avec le vin rouge jusqu’à recouvrement de la viande, avec thym et laurier.
3/ Faites frire à part les lardons fumés et ajoutez-les à la viande. Couvrez et laissez mijoter 1 h à feu moyen."
- Mat hel:
"La recette de Dougégé est plutôt bien. Je fais la même, mais sans lardons et je remplace la sauce au vin par une sauce fond de volaille et maïzena pour épaissir un peu. Quelques olives noires et champignons de Paris."
"Autre recette: les fricandeaux d'étourneaux, et là, sérieux, c'est très bon, mais il faut avoir le matériel (hachoir électrique). Si a la place du foie de porc t'as du foie sanglier bin tu pleures tellement c est bon...
Donc, il faut: 1 kilo d'étourneaux (environ une quinzaine); 1 kilo de foie de sanglier ou, à défaut, de porc; 800 gr de gorge de porc (on peux mettre 1 kilo si on veut, c'est selon la texture souhaitée); de la crépine de porc; 2 œufs; une très belle rasade de cognac ou d'armagnac (10 cl) et tu mélanges bien.
Sel: 18 g par kilo, poivre 3 g par kilo.
Passer à la grande grille la gorge et à la grille fine étourneaux et foie, assaisonner, incorporer les œufs, et laisser reposer la nuit.
Le lendemain, faire des boules d'environ 200 g, les mettre en crépine.
Préchauffer le four à 180° et une fois chaud les mettre dans un plat creux et faire chauffer 50 minutes.
Tu peux réduire les quantités de moitié si tu veux mais sache que au congel, bien emballé, ça ne bouge pas et reste nickel 6 mois."
"Voilà ma recette: étourneaux comme les grives.
Il s’agit d’une manière d’accommoder les étourneaux pour qu’ils aient le même goût qu’une grive.
Plumer et écorcher (arracher doucement la peau) les étourneaux et les mettre au frigo emballés dans du papier essuie-tout, avec quelques grains de genièvre et quelques branches de thym durant 5 à 6 jours.
Passer ce délai les mettre dans un plat avec le genièvre et le thym et les couvrir de vin rouge que vous avez fait chauffer et flamber au préalable.
Les faire mariner une nuit, bien les essuyer pour qu’il n y ait plus de vin rouge et cuisinez-les comme des grives.
La marinade atténue le goût fort et attendrit la chair à tel point qu'elle devient moelleuse."
* Remarque: plutôt que de plumer les étourneaux, il vaut mieux les écorcher, peau et plumes en même temps. C'est beaucoup moins de travail et ça améliore la tendreté de la chair.
RG
Uccellande.
Uccellanda (e): Terme générique italien désignant les installations fixes destinées à capturer les oiseaux. Ces installations sont également appelées roccolo, bresciana, paretaio, quagliara, boschetto, etc...
ω
Le documentaire ci-dessous a été réalisé en 1960 par Giuseppe Taffarel (1922-2012), réalisateur, acteur et scénariste italien dont la production documentaire était consacrée au thème de la guerre, mais aussi à la vie quotidienne, aux traditions populaires, et aux problèmes sociaux.
G. Taffarel traite ici des installations de capture des oiseaux migrateurs (uccellande), structures végétales créées pour attirer les oiseaux qui faisaient l'objet d'un commerce particulier: chasse, vente, alimentation.
Source: https://www.localgymsandfitness.com/XX/Unknown/467151623642407/GLU-de-Provence-S.L
Poste à feu aux grives ou aux petits oiseaux ?
C'est une petite colline, je dirais plutôt un "monticule" qui culmine à 138 m.
Enserrée entre une voie TGV, un canal et une route départementale. Cernée par un immense verger (propriété privée, défense d'entrer !) , l'accès n'en est pas facile.
J'y ai recensé toutefois 6 postes à feu, tous situés sur les flancs ou le pourtour de la collinette et certains sur des propriétés privées et engrillagées.
Le sommet est un plateau à partir duquel on a une très belle vue sur le Lubéron, les Alpilles et aussi, hélas, sur un océan de filets en plastique anti-grêle et anti-insectes.
Aujourd'hui, laissé à l'état inculte, le thym, les pieds de lavande et les herbes folles prospèrent.
Seuls émergent de rares figuiers nains, quelques arbustes rabougris, des iris nains (iris lutescens) et des orchidées sauvages (orchis géant ou himantoglossum robertianum), fallait le placer celui-là !!!
C'est un très vieil amandier qui a attiré mon attention. Un peu plus de 4 mètres, un géant qui domine une végétation naine !!!
A quelques pas de distance de l'arbre, un buisson de chêne vert et, dissimulé derrière le buisson, les restes rouillés d'une carrosserie automobile (partie arrière).
Tout autour, du fil de fer, des morceaux de carrosserie, et des restes de piquets et de planches de bois.
Sous la carrosserie, le sol a été creusé en cuvette et en ferraillant, j'arrive à extraire ce qui fut un siège:
Tout cela me conforte dans l'idée que j'ai bien à faire aux restes d'un poste à feu (ou plutôt de feu le poste...).
Quelques passages de détecteur à métaux plus tard, quelques bips, et voilà le résultat:
Quelques culots en laiton de cartouches, calibre 9 mm Flobert (percussion annulaire).
Compte tenu de la position du poste, de son ancienneté, de sa proximité avec l'amandier et du calibre de l'arme utilisée, qu'en déduire, poste à grives ou poste pour les petits oiseaux ?
Et vous, qu'en pensez vous ?
RG
Chasse à la grive à la glu, lettre de J. Aubert à B. Pompili.
Un ami, Daniel S., a eu l'amabilité de me communiquer la lettre de Julien Aubert, député de Vaucluse, adressée à Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.
Dans l'impossibilité, actuellement, de la publier sur le net, il m'a demandé de le faire en ses lieu et place.
Requête à laquelle je souscris d'autant plus volontiers que les soutiens publics se font plutôt rares en cette période de danger mortel pour notre passion: la capture des grives à la glu.
RG
Trois postes à feu.
Dans un triangle isocèle de 500 m de coté et 50 m de base environ, ils sont aujourd'hui 3 postes à feu assez proches les uns des autres. L'endroit doit être assez favorable car j'en ai compté à une époque jusqu'à 7 ou 8...
Où ça ? Dans le Vaucluse. Je n'en dirai pas plus, il y a aujourd'hui beaucoup trop de malfaisants qui saccagent nos installations de chasse aux grives.
► Le premier de ces 3 postes, je le connais depuis mon premier permis, ça va donc faire plus de 55 ans. L'endroit n'a jamais été déserté par ses utilisateurs, à croire qu'ils doivent se le passer de père en fils !
Ce qui attire l'attention, c'est un arbre gigantesque en bordure d'un chemin privé, couvert de lierre, un "aube" ou "piboule" comme on l'appelle en Provence, c'est à dire un peuplier argenté (Populus alba).
Il se dresse, imposant, en bordure d'un large fossé de drainage, en compagnie d'autres arbres de moindre stature. Ce fossé est alimenté en eau presque toute l'année et même en été, il conserve une certaine humidité.
Sur l'autre rive du fossé, c'est un fouillis végétal quasi impénétrable. Toutefois, un oeil averti peut discerner une sorte de structure toute de guingois:
Il ne reste plus qu'à trouver le passage et voilà le poste à feu, tout de tôle coiffé. Certes, il n'est pas en très bon état, enfin extérieurement, mais c'est son camouflage et il est parfaitement intégré à la végétation.
♣♣♣
► Changement complet d'environnement pour le second poste, bien que situé à près de 50 mètres du précédent. Un coteau, couronné de chênes verts et de chênes kermès, descend en pente douce vers le fossé de drainage dont il a été fait état plus haut. Des vignes de part et d'autre. Et à mi-pente, bien calé contre le talus qui délimite deux parcelles, le poste, encadré par deux arbres de taille médiocre, de part et d'autre.
On n'y accède pas directement, sauf à enjamber une grande quantité de rangs de fils de fer. Il faut suivre un long chemin qui remonte toute la vigne, pour enfin parvenir à l'accès qui longe le talus.
La première chose que l'on voit, c'est le premier arbre de pose, quoique peu élevé, il est parfaitement taillé. C'est un chêne.
On aperçoit le poste émergeant très peu au-dessus de la vigne supérieure. Il est solidement construit (structure métallique soudée, coiffée d'Everite (étanche mais pas très "écolo" de nos jours), Les parois sont faites de canisses et camouflées avec des branches de cyprès. On s'assoit dos au talus de façon à surveiller un arbre à droite et l'autre à gauche.
Le second arbre (j'omets volontairement l'arbuste très petit contre le poste), est moins important que le premier, mais très bien taillé lui aussi et muni d'un "cimèu" (1).
Cet arbre est environné de piquets de fer destinés, je suppose, à recevoir les barres porte-vergans
A noter que les supports pour les cages d'appelants sont fort nombreux. J'en ai compté une bonne cinquantaine, tant ceux déjà en place, en tête de chaque rangée de vigne que ceux stockés dans le poste... ça laisse supposer un nombre d'appelants très important.
zzzzz
► Le troisième poste se trouve un peu plus à l'écart des deux premiers (500 m environ).
Son arbre de pose: un grand chêne majestueux:
Ce poste là ne paye pas de mine. Revêtu de moquette grise, coiffé de plastique, protégé par des ronces et des aubépines, il paraît quelque peu fatigué. A un tel point qu'il est obligé de s'appuyer contre un arbre assez maigrichon.
Tel quel, il fait l'objet d'un soin jaloux de son propriétaire qui en a interdit l'entrée avec une grosse chaîne munie d'un gros cadenas.
Sur le coup, j'ai pensé que des trois il était, peut-être le plus mal loti. Mais il possède un solide avantage qui n'apparaît pas sur les photos: derrière le poste, il y a le garde-manger, un "ermas"(2) très fourni en aubépines !
♦♦♦♦
RG
(1) Cimèu (provençal): branche dépourvue de feuilles disposée au faîte d'un arbre pour l'engager à se poser.
(2) Ermas: friche inculte