Trois postes à feu.
Dans un triangle isocèle de 500 m de coté et 50 m de base environ, ils sont aujourd'hui 3 postes à feu assez proches les uns des autres. L'endroit doit être assez favorable car j'en ai compté à une époque jusqu'à 7 ou 8...
Où ça ? Dans le Vaucluse. Je n'en dirai pas plus, il y a aujourd'hui beaucoup trop de malfaisants qui saccagent nos installations de chasse aux grives.
► Le premier de ces 3 postes, je le connais depuis mon premier permis, ça va donc faire plus de 55 ans. L'endroit n'a jamais été déserté par ses utilisateurs, à croire qu'ils doivent se le passer de père en fils !
Ce qui attire l'attention, c'est un arbre gigantesque en bordure d'un chemin privé, couvert de lierre, un "aube" ou "piboule" comme on l'appelle en Provence, c'est à dire un peuplier argenté (Populus alba).
Il se dresse, imposant, en bordure d'un large fossé de drainage, en compagnie d'autres arbres de moindre stature. Ce fossé est alimenté en eau presque toute l'année et même en été, il conserve une certaine humidité.
Sur l'autre rive du fossé, c'est un fouillis végétal quasi impénétrable. Toutefois, un oeil averti peut discerner une sorte de structure toute de guingois:
Il ne reste plus qu'à trouver le passage et voilà le poste à feu, tout de tôle coiffé. Certes, il n'est pas en très bon état, enfin extérieurement, mais c'est son camouflage et il est parfaitement intégré à la végétation.
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► Changement complet d'environnement pour le second poste, bien que situé à près de 50 mètres du précédent. Un coteau, couronné de chênes verts et de chênes kermès, descend en pente douce vers le fossé de drainage dont il a été fait état plus haut. Des vignes de part et d'autre. Et à mi-pente, bien calé contre le talus qui délimite deux parcelles, le poste, encadré par deux arbres de taille médiocre, de part et d'autre.
On n'y accède pas directement, sauf à enjamber une grande quantité de rangs de fils de fer. Il faut suivre un long chemin qui remonte toute la vigne, pour enfin parvenir à l'accès qui longe le talus.
La première chose que l'on voit, c'est le premier arbre de pose, quoique peu élevé, il est parfaitement taillé. C'est un chêne.
On aperçoit le poste émergeant très peu au-dessus de la vigne supérieure. Il est solidement construit (structure métallique soudée, coiffée d'Everite (étanche mais pas très "écolo" de nos jours), Les parois sont faites de canisses et camouflées avec des branches de cyprès. On s'assoit dos au talus de façon à surveiller un arbre à droite et l'autre à gauche.
Le second arbre (j'omets volontairement l'arbuste très petit contre le poste), est moins important que le premier, mais très bien taillé lui aussi et muni d'un "cimèu" (1).
Cet arbre est environné de piquets de fer destinés, je suppose, à recevoir les barres porte-vergans
A noter que les supports pour les cages d'appelants sont fort nombreux. J'en ai compté une bonne cinquantaine, tant ceux déjà en place, en tête de chaque rangée de vigne que ceux stockés dans le poste... ça laisse supposer un nombre d'appelants très important.
zzzzz
► Le troisième poste se trouve un peu plus à l'écart des deux premiers (500 m environ).
Son arbre de pose: un grand chêne majestueux:
Ce poste là ne paye pas de mine. Revêtu de moquette grise, coiffé de plastique, protégé par des ronces et des aubépines, il paraît quelque peu fatigué. A un tel point qu'il est obligé de s'appuyer contre un arbre assez maigrichon.
Tel quel, il fait l'objet d'un soin jaloux de son propriétaire qui en a interdit l'entrée avec une grosse chaîne munie d'un gros cadenas.
Sur le coup, j'ai pensé que des trois il était, peut-être le plus mal loti. Mais il possède un solide avantage qui n'apparaît pas sur les photos: derrière le poste, il y a le garde-manger, un "ermas"(2) très fourni en aubépines !
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RG
(1) Cimèu (provençal): branche dépourvue de feuilles disposée au faîte d'un arbre pour l'engager à se poser.
(2) Ermas: friche inculte
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