Des grives aux merles

Des grives aux merles

La vengeance du faisan.

Même si elle ne concerne pas les grives, cette histoire, véridique, m'a suffisamment marqué pour qu'elle figure dans ce blog.

Plus qu'une histoire de chasse et une mésaventure, c'est un souvenir dédié à la mémoire de mon chien Shaêtan...

Certains d'entre vous qui la connaissent déjà vont peut être penser que je "répépille". 

Qu'ils se rassurent, j'ai encore toute ma tête, Dieu merci!

Donc, ce jeudi matin 8 Décembre 2011, dans les collines de A...,

 

Shaetan rives du Gardon.jpg

 

  

... Voila une bonne heure et demie que je passe au peigne fin les sous-bois et les garrigues.
Pour auxiliaire, je n'ai que mon petit Shaêtan, un schippercke * de 8 ans . Ce n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler un chien de chasse, mais il ne manque pas de courage et d'acharnement !!!

Mais, pas de gibier, rien, 3 fois rien...

Nous voici enfin arrivés devant le grillage qui clôt la voie du TGV (à ce niveau, il passe dans une profonde tranchée).
Mon fidèle limier m'a lâché pour suivre le chemin, plus doux à ses petites pattes, tandis que moi, je "bartasse" dans la végétation qui a poussé le long du grillage.
Et soudain, c'est le démarrage tonitruant d'un superbe coq !!!!
Il s'élance au dessus des caténaires.

Merde !
Inutile de le tirer, il me serait impossible de le récupérer.
Ce n'est que lorsqu'il franchit le grillage opposé que je "l'allume" par 2 fois.
En vain.
Je le vois filer en planant et disparaître dans l'épaisse végétation de chênes verts et de cistes.
Je suis planté là, mon fusil encore fumant, quand dans un grand fracas, démarrent deux autres faisans....
Re-merde !!!
Heureusement, il y a un pont tout proche.

Shaêtan a rappliqué à toute vitesse, nous passons de l'autre coté.
Ce coq, je ne vais pas le lâcher comme ça !!!
Et nous voila à ratisser méthodiquement tout le pan de colline.
Mon Shaëtan ne comprend rien à mon acharnement: alors qu'il fait si bon courir sur les chemins ! Et voilà, pense-t'il, sans doute que son imbécile de maître va se fourrer dans les ronces, les épines et les endroits les plus sales !!!!
Rien, rien, rien...... Ils ont du planer beaucoup plus loin, mais où ?
Nous rebroussons chemin, remontons la pente en longeant plus ou moins le grillage, quand, soudain, Shaëtan fonce dans un buisson. Et là, un coq démarre dans un grand cri !!!!!
Je l'entends mais je ne le vois pas.
Je ne reconnais plus mon chien, il passe, repasse, retourne là ou se trouvait le gibier.
Enfin, tout n'est pas perdu. A mon avis, il ne doit pas être très loin.
Nous remontons la pente, traversons le chemin, nouvelle pente: des chênes kermès très denses, des bouquets de chênes verts, tout ça le long du grillage du TGV.
Et soudain, dans un espace étroit, couvert d'une herbe jaunie, je vois mon chien, le nez collé au sol, la queue s'agitant frénétiquement, ça sent bon!!!!!
Nouveau démarrage, dans un grand fracas d'ailes et de cris rauques.
Le coq s'élance vers le grillage, il va me refaire le coup du TGV !!!!!
Une trouée entre 2 chênes verts. Il est relativement près. Je balance mon coup de fusil sans viser et il est cassé net dans son élan.....
Le chien est déjà sur lui. Il le lâche avec peine. Heureusement, il n'est pas trop abîmé, j'avais monté un quart-choke sur mon calibre 20.
Félicitations au chien, lissage des plumes de ce beau coq bien volant qui vient prendre place dans la gibecière.

Nous redescendons, très fiers de nous, la petite pente qui mène au chemin.
Et soudain, avant d'avoir pu réaliser quoi que ce soit, je me retrouve sur le dos.
Mon pied a glissé sur une dalle de pierre très humide.
La douleur est terrible. Je ne peux plus respirer. Je gis sur la dalle, gémissant; une pointe me vrille la base du dos, coté droit.
J'ai du mal à me relever tellement la douleur est intense.
Bon, D'abord le fusil ! Il n'a rien, c'est déjà ça !!


Sur le chemin qui ramène à la voiture, je me traîne en gémissant. J'ai passé sa laisse à Shaëtan, bravement il me tracte jusqu'en haut de la longue pente.
Mon Dieu, qu'elle est loin cette voiture.....
Enfin m'y voila. Toujours gémissant, je me glisse au volant.
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Quelques heures et quelques comprimés de codéine après, diagnostic du Docteur: une ou plusieurs côtes flottantes cassées et me voila entouré de bandelettes comme une momie égyptienne.


Et le pire, pas de chasse pendant un bon bout de temps!!!! 

Mais un grand merci à mon brave Shaëtan !

 

* Shaêtan, chien mâle de race schipperke.

Description selon la Centrale Canine:

 

Le Schipperke est de race belge et son nom signifie «petit berger». Très rustique, ce chien d'utilité, de garde et de compagnie, est un petit diable tout noir, qui naît généralement anoure (sans queue) ou avec une queue rudimentaire ou incomplète (queue courte ou moignon de queue). Une queue naturelle est de préférence tombante au repos et peut être relevée lorsque le chien est en mouvement. Sa fourrure est épaisse et demi-longue, formant crinière et jabot, culottes couvrant bien les cuisses. Son poids adulte varie de 5 à 7 kg pour une hauteur moyenne de 34 cm au garrot. Sportif infatigable, joueur invétéré, le Schipperke fait merveille en Agility où il a les enfants pour meilleurs conducteurs. Le Schipperke est très sociable, n'a peur et ne doute de rien. Sa robustesse lui vaut une longévité moyenne d'une quinzaine d'années, En résumé, il est le meilleur compagnon de toute la famille et le plus vigilant des gardiens.

 

 


18/02/2023
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Les grives de Gédéon.

21 avril 2020

Confiné à domicile, j'ai tout mon temps pour parcourir le net.

On y découvre parfois de petits trésors, tel ce récit dont j'ignore tout de l'auteur sinon son nom: M. Gaston EMERY et qu'il a un beau talent de conteur.

Je lui adresse le même jour un mail qui restera sans réponse pour cause de mise en quarantaine (COVID)...

Le 3 mai 2020, j'apprends son décès à l'âge de 90 ans.

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20 septembre 2020

Mes recherches m'ont appris beaucoup de choses sur l'auteur. C'était un homme hors du commun, doté d'une forte personnalité et je regrette de ne pas avoir pu entrer en contact avec lui.

Le récit ci dessous fait partie des "Contes du Maillet", publié dans la "Gazette de la Gervanne".

Le livre est introuvable sinon sur la toile. C'est un recueil de souvenirs de l'auteur dont je présente ici quelques passages qui ont trait à la chasse "autrefois" 

 

 RG

 

 

Les grives de Gédéon

 

GEDEON faisait des trappes : une lause dressée avec quatre bouts de bois, au-dessous de laquelle on mettait un « agranu » (appât) constitué par des graines de genièvre bien mûres donc violettes à souhait, un délice irrésistible pour notre volatile à la recherche de pitance lorsque la neige recouvrait la nature. Ces graines restaient visibles parce que la lauze à demi inclinée faisait office de paravent. Alors, en quête de maraude, dame grive se laissait tenter : allez donc penser que là était bien le piège mortel !
La saison débutait après les « tourdres « qui, eux, grappillaient seulement dans les vignes. On ne pouvait guère les prendre à la trappe ; leur chasse restait un sport au fusil mais c'était moins rentable, car une cartouche coûtait des sous et la trappe rien du tout, sauf une attention journalière.
Les « fia-fia » faisaient une première migration en décembre et là, ça commençait. Gédéon avait les meilleurs terrains de la commune, celui que les « fia-fia » colonisaient de préférence. Il rénovait rapidement son substantiel territoire de trappeur et chaque jour partait à la récolte, une « boge » (sac d'engrais en jute) sur le dos ou en écharpe s'il faisait un peu froid pour faire mine de rien.
Les « fia-fia », qui détiennent ce sobriquet du fait que leur jargon est essentiellement « tchia tchia » restaient sur place ou allaient plus loin, mais revenaient en force fin janvier.
Entre temps, une autre grive plus sédentaire, la « paysanne » bien musclée et au long cri de crécelle, aimait à baguenauder dans les parties de champ émergeant du manteau blanc, mais parfois ne dédaignaient pas, elles aussi, un petit condiment de genièvre.

Aux premières lueurs des fins de gros hiver, une petite grive migratrice aux petits appels pointus clôturait la saison. C'était la « quine » toute frêle mais à la chair ô combien délicate, un peu comme son cousin le « tourdre ».
Ainsi Gédéon, aux revenus assez modestes en dehors de son café tenu de main de maîtresse par dame « DEONE », surnom bien facile à définir étant l'épouse de DEON, partait tous les matins, comme un vrai trappeur canadien, arpenter les bois enneigés. Il ne craignait pas la bise, et les microbes, ou les virus comme on dit aujourd'hui, n'essayaient même pas de se frotter à ses bronches, sûrs d'y perdre quelques chose. Maintenant, on a inventé le vaccin et les trois quart du temps, on reste « bien au chaud pour ne rien attraper ! ». A d'autres temps, d'autres mœurs !
Dame Déon faisait ainsi de fabuleuses conserves auxquelles rien ne manquait même pas une chenille malencontreusement aspirée par inadvertance dans un gésier glouton, gésier que l'on ne vidait pas toujours, étant censé récupérer rien d'autre que les graines de genièvre. Qu'à cela ne tienne, la myopie de Déone (mais quand même, soulignons son authentique prénom : en l'occurrence Célestine, dite « Céleste » par son Déon) cette myopie donc, associée à celle de Déon faisait merveille pour occulter de petits détails de si faible importance. Au cours de l'année, dans la salle de café, ils organisaient tous deux des concours de belote avec en entractes une dégustation de grives de conserve, et le participant sur lequel avait échu l'asticot - comme une fève dans la galette des rois - le rangeait stoïquement sur le bord de l'assiette, ou bien pour ne pas guère remarquer une certaine gêne l'avalait tout simplement. Et cela n'a jamais tué personne, bien au contraire ! Surtout qu'un bon et généreux canon de « Clainton » calait le tout là où il fallait.
Chaque semaine, Déon partait à Die, car il était devenu fournisseur attitré d'un grand restaurant, dont le nom ne m'est pas revenu. Si la récolte était bonne, sa « boge » était en partie pleine et heureusement qu'une part importante de plumes venait en alléger le poids, sinon les quelques 20 km de parcours se seraient apparentés à un vrai pèlerinage de pénitents, comme au Moyen Age.
Son manège ne passait pas inaperçu pour tous et certains confrères braconniers, le jalousant, s'en allèrent persifler par-ci par-là des rumeurs pour que cela fasse tinter les oreilles de la maréchaussée. Car on parlait déjà de réprimer le braconnage, et la gendarmerie de Saillans, ne pouvant le prendre sur le fait, s'attaqua aux instruments du délit dont les emplacements furent bien désignés par certains mouchards professionnels.
La suite faisant l'objet d'un autre chapitre sera dévoilée dans une prochaine rubrique, avec si possible un sujet supplémentaire à GEDEON.
Pour l'épilogue de ce petit récit : de nos jours, le braconnage est sévèrement puni, alors qu'il n'y a pratiquement plus rien à braconner. De notre temps, braconnage et chasse régulière faisaient bon ménage, se complétant l'un l'autre. Le gibier abondait. Ne souffrant d'aucune pollution, il se reproduisait à grande cadence, prédateurs et sélections naturelles maintenant l'équilibre. Le Progrès est arrivé avec son cortège d'émancipations de toutes sortes. Si bien que seuls les valeureux corbeaux font encore entendre quelque chose au moins les jours de grande bise où, de concert, elle hurle avec eux la complainte perdue au cours d'un tourbillon dévastateur et irrattrapable.

 

                                                                                                 Gaston EMERY

A suivre...

 


 

Notes: Les récits de M. Emery se déroulent principalement à l'Escoulin, hameau des Maillets, dans la haute vallée de la Gervanne, Drôme. 

 


23/09/2020
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Reliques du passé: 1- Montfavet (84).

Echoué au milieu des vignes et des champs à l'abandon, il dort depuis bientôt près d'un siècle...

Compte tenu de sa situation vers le sommet du coteau qui domine le Camp d'Aviation, de l'épaisseur de ses murs et de son toit, de ses meurtrières et du fait qu'il était à demi enterré, je l'avais considéré jusqu'à présent comme une sorte de blockhaus déguisé en cabanon (le toit de tuiles!) érigé par les Allemands durant la 2e guerre mondiale.

Erreur de ma part!!! C'est un membre de ce blog (Joël) qui a résolu l'énigme.

Il s'agit, en fait, d'un poste destiné à la chasse des petits oiseaux, construit au début du XXe siècle pour le Docteur Clavel, médecin à Avignon.

L'arbre de pose était un saule jaune (aujourd'hui disparu), "planté à contre-sens de la sève".

[question à Joël: ça signifie quoi exactement "planté à contre-sens de la sève" ?]

Bien sûr, la végétation environnante et les cultures ont changés. Le poste a été vandalisé, le sol retourné par les chercheurs de trésor (!), un gros pin a poussé tout contre le bâtiment. Seul demeure, à quelque distance, un énorme bloc de pierre percé d'un orifice, sans doute destiné à recevoir un arbret de pose (cimèu).

Tel quel, il demeure, témoin muet de la passion d'un homme pour un mode de chasse à jamais disparu.

 

RG

 

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Poste Clavel 2 (Copier).jpg

 

 

Poste Clavel 3 (Copier).jpg

 

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Poste Clavel 7 (Copier).jpg

 

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A Joël, si tu me lis, je suis preneur pour tous compléments d'information sur le poste, sur le Dr Clavel, sur le propriétaire actuel et sur les cultures pratiquées à l'époque du Docteur.

Par ailleurs, il me faudra y retourner pour relever les dimensions de l'édifice ainsi que celles du bloc de pierre (avant que quelqu'un n'ait fait main basse dessus...)

 

RG

 

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21/06/2018
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Capture des grives à la glu dans le Vaucluse, saison 2017.

Des bruits couraient...

On en parlait depuis un certain temps...

La FDC Vaucluse l'a fait.

Pour résumer, il s'agit de la mise en place d'un quota "ajustable" avec pose de bagues dès la capture. 

Ces bagues qui pourront être ôtées dès l'entrée en volière ne dispensent pas du service du carnet de glu.

La décision fait controverse.

Bonne ou mauvaise initiative ?

L'avenir nous le dira...

RG

 

  

NOUV. RÉGL. GLU VAUCLUSE_crop (Copier).jpg 

 Source: FDC 84, "L'effort Cynégétique", N° 104, Septembre 2017.


30/09/2017
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Une collection de télécartes japonaises.

Apparue en Europe vers la fin des années 1970, la carte téléphonique a connu son apogée dans les années 1990.

Devenue quelque peu obsolète dans les pays occidentaux et objet de collection, elle est encore très employée dans les pays émergents.

Sa surface en plastique PVC de la taille d'une carte de crédit en a rapidement fait un support pour la publicité et pour des illustrations diverses: sports, arts, animaux, etc...

Si la thématique "oiseaux" est relativement abondante, les télécartes représentant des turdidés sont peu nombreuses.

La série de cartes téléphoniques ci-dessous a été produite au Japon.

P.S. je n'ai pas réussi à identifier certaines espèces, alors avis aux amateurs... 

RG

 

  Grive de Naumann_311 sur 200.jpg  Grive de Sibérie_311 sur 200.jpg

                                         Grive de Naumann                                                                             Grive de Sibérie
 
             

  Merle de roche_311 sur 200.jpg  Turdus inconnu_311 sur 200.jpg

                            Merle de roche                                                                              Grive de Naumann           

 

  Turdus là encore non nommé_311 sur 200.jpg  Turdus sconosciuto_311 sur 200.jpg

                                            ?                                                                           Grive de Naumann

 

Turdus vendu_311 sur 200.jpg  Monticole-a-gorge-blanche à faire.jpg
                        
Grive de Naumann                                                                        Monticole à gorge blanche

turdide-bird-japan à faire.jpg


 

  

   

  

  

  

 

 

 

 



01/09/2017
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