Les substituts au plomb.
14 mai 2020
Il semblerait bien que chasseurs, tireurs (et même pêcheurs !) nous nous acheminions lentement mais sûrement vers une interdiction du plomb.
- Le Chasseur Français, Mai 2020 :
« La Commission Européenne, par l’entremise de l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) planche sur la question du « zonage ». Ce terme désigne l’interdiction d’utiliser de la grenaille de plomb autour d’une zone humide temporaire et élargie à 400 m !!!... Le porteur de munitions plombifères contrôlé dans cette zone se retrouverait dans l’illégalité. »
- Chassons.com, 13 Janvier 2020 :
« La Commission européenne (CE) a adressé une proposition de restriction de l’utilisation du plomb dans les munitions il y a plus de six mois à l’Agence européenne des Produits chimiques. Celle-ci pourrait donner lieu à terme à l’interdiction totale du plomb en Europe. »
- UFA, 4 Janvier 2020 :
« Alors que l’on croyait que l’idée d’interdiction de munitions à ogive plomb était repoussée aux calendes grecques, voilà que la Commission européenne vient de demander à l’ECHA [1] de préparer une proposition d’interdiction des munitions à base de plomb. Cela toucherait aussi bien l’utilisation à la chasse dans la nature que les tireurs sportifs et leurs installations. Même les accessoires en plomb des pêcheurs seraient impactés. »
https://www.armes-ufa.com/spip.php?article2560
Questionné à propos de cette évolution réglementaire, T. Coste, conseiller politique de la FNC, estime « qu’on n’échappera pas, à terme, à l’interdiction du plomb dans les cartouches et les balles ».
En clair, cela signifie que les fabricants devront mettre au point des substituts au plomb à la fois peu coûteux, efficaces et utilisables dans toutes les armes de chasse et de tir.
L’information sur ce sujet est très fragmentée, dispersée et peu documentée.
Le tableau ci-dessous est un essai de synthèse de toutes les données que j’ai pu collecter. Le lecteur voudra bien me pardonner pour les oublis et/ou inexactitudes qu’il pourrait comporter.
Par ailleurs, j’ajoute que je suis preneur de toutes informations disponibles sur le sujet.
- Tableau de synthèse des substituts au plomb
7 métaux ont été retenus : zinc, étain, fer doux (appelé acier), cuivre doux, bismuth, plomb, tungstène.
Leur densité va de 7,15 (zinc), le plus léger, à 19,25 (tungstène pur), le plus lourd.
Il existe bien sûr d’autres métaux dont la densité est proche de celle du plomb (argent pur : 10,5 ; palladium : 12,2) ou bien très élevée (or pur : 19,32 ; platine : 21,5 ; iridium : 22,4) leur rareté et leur prix les excluent du champ des possibles.
- Le plomb :
Le plomb de chasse est en fait un alliage composé de 96,4% de plomb + 3,2% d’antimoine + 0,4% d’arsenic.
Avec une densité de 11,35, le plomb se situe au milieu du tableau. Outre sa densité qui lui procure une haute énergie cinétique, il possède une qualité qui a fait de lui le projectile idéal, ceci depuis le XVIIe siècle (1) : la ductilité (dureté 1,5), c’est-à-dire la capacité à se déformer plastiquement sans se rompre. Ses excellentes propriétés physiques permettent de longues portées de tir.
(1) Jusqu’au XVIIIe siècle, emploi de la grenaille de fer doux
Pour résumer, le plomb est dense et malléable, il ricoche moins, il possède une forte inertie, il peut être produit sous la forme de billes très petites, d'une sphéricité parfaite, il peut être tiré dans tous les fusils de chasse et avec tous les types de chokes et, enfin, son coût est abordable, MAIS il est très toxique et, déjà banni des zones humides, il va vite devenir un formidable prétexte pour les écologistes…
- Les métaux plus légers que le plomb :
- Le zinc : C'est un métal assez mou, un peu friable, plus dur que le plomb mais moins que l’acier. Il n'existe que peu de cartouches au zinc pur (Tunet Zinc, 40€ les 25 cartouches en calibre 12/70) par contre il est employé en faible pourcentage dans certains alliages. En outre il semblerait présenter une certaine toxicité.
- L’étain et les alliages zinc-étain : faible densité, indice de dureté semblable à celui du plomb, l’étain et ses alliages présentent l’avantage de pouvoir être tirés dans tous les fusils et tous les chokages. L’étain n’est pas toxique.Son coût, est élevé : de l’ordre de 30 à 40€ les 25 cartouches en calibre 12/70 (Tunet Epoque, de 35 à 46€).
- Le fer doux : appelé également acier. Il présente un avantage considérable sur les autres substituts : il est, relativement, bon marché et c’est le plus répandu. Inconvénients : l’acier est dur, il requiert des canons éprouvés « acier » (cartouches « Hautes Pressions») et des chokes ouverts (max. ½ choke). Compte tenu de sa faible densité, pour obtenir une charge de poids équivalente à celle du plomb il nécessite des douilles de 70 à 76 mm et des « plombs » de 2 numéros supérieurs pour une énergie cinétique à peu près identique. Exit, donc, les fusils non éprouvés acier et à chokes fixes, sauf à tirer des cartouches dites « standard » à basse pression (et avec des performances réduites). Toutefois, ce type de munition connaît un grand développement et l’offre est variée dans les calibres 12, 16, 20, 28 .
- Le cuivre doux : plus dense et moins dur que l’acier, le cuivre doux recuit pourrait être une des grenailles de l’avenir. Sa ductilité, sans être identique à celle du plomb est supérieure à celle de l’acier. Il semblerait également que les armes non éprouvées « acier » supportent le cuivre (cartouches basse pression). Prix élevé : chez Vouzelaud, calibres 12, 16 ou 20, pb n° 3,4,5,7 ½, 15,90€ les 10. Tunet, prix de 28,50 à 39€ les 25 cartouches.
- Le bismuth et le bismuth-étain : N’était son prix, le bismuth et surtout le bismuth allié à 3 à 10% d’étain ferait un substitut au plomb très acceptable, compte tenu de sa densité (9,8) et de sa dureté (env. 2 sur l’échelle de Mohs). Métal considéré comme non toxique, il passe très bien dans tous les fusils et tous les chokes.
Ce qui passe moins bien, ce sont les prix : plus de 3 € la cartouche en calibre 12/70 jusqu’à 5,29 € pièce pour des Winchester Extended 46 g en 12/76. Dans les petits calibres il faut compter 1,75 € en 20/70 et 2,25 € en 28/70 (Vouzelaud)…
- Les métaux et alliages plus lourds que le plomb :
Il existe toute une gamme de produits dont la densité va de 12 g/cc à 18 g/cc.
Tous ces produits sont à base de tungstène (densité, pur : 19,25), allié à d’autres métaux : nickel, fer, bismuth,étain, acier, bronze, etc…
Ce sont tous des produits hautement performants et extrêmement coûteux.
Ils permettent des tirs à longue, voire très longue distance, l'utilisation de billes petites à très petites (n° 7, 7 1/2, 9) dans tous les calibres, y compris les calibres 28 et .410.
Par contre, compte tenu de la dureté du tungstène, les canons doivent être éprouvés à 1320 bars + fleur de lys et munis de chokes spéciaux.
Parmi les munitions de ce type les plus performantes, mais aussi les plus coûteuses, la firme américaine HEVI-Shot commercialise la HEVI 18 TSS Turkey dans les calibres 12, 20 et .410 en plomb n° 7 et 9. Il s'agit de tungstène de densité 18 g/cc.
Le prix ? 10 $ US... la cartouche, soit environ 9,60€...
- sources:
https://www.hevishot.com/catalog/hevi-18/
Pour abaisser sensiblement les coûts en procédant soi-même au rechargement, on pourra se référer au site ci-dessous:
- Autres substituts à haute densité;
- Le Sphéro-tungstène: il est constitué d’un noyau dense de tungstène entouré d’une couronne spécifique plus malléable, le tout recouvert d’un enrobage d’étain.
Utilisable uniquement avec des fusils éprouvés acier, il coûte environ 3,90€ à 4,50€ pièce en calibre 12 magnum.
- Le Tungstène matrix: il s'agit d'un mélange de 93% de poudre de tungstène et de 7% de liant polymère (nylon). Sa densité est de 16 g/cc, donc bien supérieure au plomb. Ce substitut peut être tiré dans les armes éprouvées à 960 bars et avec tous les chokes. Mélangé avec des billes d'acier, son prix est de l'ordre de 3€,
RG
Un poste inachevé...
C'est une petite vallée, encadrée par des bois épais, sauvage et à l'écart du passage des hommes.
Quelques cultures, des arbustes chargés de baies et des friches.
Et au milieu, coule un ruisseau tout embroussaillé et bordé de grands arbres couverts de lierre...
De la petite route, le poste est peu visible, on le devine plus qu'on ne le voit.
Il faut se rapprocher:
-Vue avant-
-vue arrière-
-"l'intérieur"-
Je résume: il est construit en surplomb du ruisseau grâce à 2 madriers disposés en V reposant sur la rive et arrimés à un gros chêne qui émerge du lit du cours d'eau. Pas de toit, enfin pas encore, une sorte de garde-fou du coté du vide. Il a l'air d'être bâti de bric et de broc, mais c'est du solide.
-les arbres de pose-
Compte tenu de la distance et de la hauteur des arbres, le gros calibre (cal. 12) y est obligatoire.
Annulation du grand rassemblement des chasseurs à Forcalquier.
L'Association Nationale de Défense des Chasses Traditionnelles à la Grive (ANDCTG) et la Fédération Régionale des Chasseurs de Provence, Alpes, Cote d'Azur (FRC PACA) communiquent:
En souhaitant que ce ne soit qu'un report de date.
A suivre...
Source: https://www.chasse-grives.fr/uploaded/communique-annulation-rassemblement.pdf
Grives à la Moun Pairé.
Samedi 29 septembre 2018.
Repas traditionnel de famille.
6 personnes au total.
Absents excusés: Christian et Gisèle (mais, là, alors, vous avez raté quelque chose !)
Encore une recette de Jo la Grive, et une fameuse, celle là !!!
Au menu, des grives, bien sur !
Les Grives à la Moun Païre !!!
Géniale cette recette.
RG
-<>-
- 12 grives
- 4 gousses d'ail
- 36 baies de genièvre écrasées
- huile d'olive
- 6 petits bouquets garnis
- 12 tranches de pancetta
Faîtes préchauffer le four à 100°C pendant 15 minutes.
Plumez et videz les grives. Bardez chacune avec une tranche de pancetta, ficelez-les.
Faites-les dorer sur toutes les faces dans une casserole avec de l’huile d’olive, puis retirez-les. Faîtes chauffer 30 cl d’huile d’olive dans la même casserole, avec les gousses d’ail, les baies de genièvre écrasées et les bouquets garnis.
Déposez les grives deux par deux dans trois bocaux, et recouvrez avec le contenu de la casserole (les grives doivent être recouvertes à hauteur), fermez les bocaux, et enfournez 1h45.
En fin de cuisson, les grives sont confites, moelleuses et juteuses.
Egouttez-les avant de servir sur un lit de lentilles vertes du Puy.
Bon appétit !
LA CHASSE AUX GRIVES EN PROVENCE , G. Plat (1971)
Le texte ci-dessous, est un extrait du Courrier scientifique du Parc Naturel Régional et de la Réserve de Biosphère Luberon-Lure (n° 10-2011). L’auteur, Gilbert PLAT, était le Président-fondateur du PNR
RG
Lorsque l’âge vous gagne, que vos jambes ne vous permettent plus de longues marches à travers la campagne, vous pouvez encore chasser la grive: « au poste »,à la « cabane » comme on dit chez nous. Il faut effectivement en construire une, à proximité d’un ou plusieurs arbres sur lesquels viendront se poser, si vous avez un peu de chance, les « siffleuses » et les « tchatchas ». Pour les attirer, vous pouvez utiliser la complicité de plusieurs appelants qui sont des grives vivantes retenues dans des cages individuelles. Il s’établit un dialogue entre elles et celles qui peuplent les environs ; quelques-unes de ces dernières se laissent parfois convaincre et volent jusqu’à l’arbre maudit. Les adeptes de cette chasse prétendent que ce dialogue très varié peut s’interpréter, se comprendre, mais que l’issue ne peut pas se prévoir : c’est là l’intérêt de cette chasse. Quelques imprévus peuvent toutefois apporter un agrément supplémentaire ou un désagrément. C’est le cas pour ce chasseur qui, depuis la pointe du jour est installé inconfortablement dans sa cabane ; il a déjà mangé son casse-croûte et fumé plus d’une cigarette. Ces appelants se sont tus, il commence à s’impatienter et ne surveille plus la cime du grand chêne. Pourtant un froissement d’ailes et la vision d’une ombre lui rappellent qu’il est à la chasse… Droite et fière, relevant la queue par petits coups secs, comme pour mieux assurer son équilibre, une magnifique siffleuse détache sa fine silhouette brune dans la grisaille du ciel de décembre ; elle a choisi comme perchoir la brindille plus haute. Les petits traîtres dans leur cage ont repris leur concert interrompu sèchement par le coup de feu. La pauvre Mauvis, les ailes désunies par la mort, chute de branche en branche jusqu’à une fourche qui la retient par la tête, elle reste pendue. Le chasseur ne quitte pas son poste car une autre grive est peut-être sur le point de venir se poser, il risquerait de l’effrayer ; il décide qu’avec l’aide d’une gaule il parviendra à récupérer son gibier avant de s’en aller. Pendant qu’il fait ce calcul, au-dessus de l’arbre, un corbeau décrit des cercles de plus en plus petits à des niveaux de plus en plus bas jusqu’à toucher les branches ; lourdement sur l’une d’elles, il se pose et attend, pour replier complément ses ailes, la fin de son balancement. Il est à deux mètres environ de la grive. C’est alors que commence une longue période d’observation: entre le corbeau et la grive, entre le chasseur et le corbeau.
On pourrait imaginer un dialogue semblable à celui que La Fontaine nous apprit à l’école communale dans sa fable : « le corbeau et le renard ». Ce qu’il advint vous l’avez deviné. Le corbeau avait bien calculé son coup, en moins de temps qu’il faut pour le dire, il s’empare de la grive morte et s’enfuit à la stupéfaction du chasseur qui reste sans réflexe. C’est la réhabilitation à nos yeux de cet oiseau qui, en cette circonstance, fut plus rusé que notre ami.
Une autre fois, il s’agit encore d’un amateur du poste, il a passé toute sa matinée comme dans un cachot. À chaque instant, il veut partir mais toujours quelque chose le retient : c’est peut-être maintenant que je vais réussir pense-t-il ! Mais non, toujours rien. Brusquement, un coup de feu claque à l’extérieur, une gerbe de plombs crépite contre les tôles et les planches, toute la cabane est secouée. Pris de panique, le chasseur crie et se jette en vociférant hors de son abri. C’est alors qu’un autre chasseur penaud et confus à la fois se montre, s’approche et constate sa mésaventure : il vient de tirer sur une grive, mais sur l’un des appelants prisonniers dans sa cage…