Des grives aux merles

Des grives aux merles

Armes et munitions


Les carabines dites "de jardin".

1 - Introduction

 

Cette appellation recouvre les armes de petit calibre, à canon lisse, utilisées pour la destruction des "nuisibles": pies, rats, etc.. et, en ce qui nous concerne, à la chasse au poste des grives, merles, voire même des pigeons.

Souvent à un seul canon, fixe ou basculant, il en existe de nombreux modèles à 2 canons, superposés ou juxtaposés, qui sont de véritables petits fusils.

La documentation sur ce type d'armes est peu abondante et très dispersée car souvent délaissées par les "grands auteurs" cynégétiques ou par les spécialistes des armes de chasse.

En outre le terme "carabine" est inapproprié.

Une carabine, selon la définition qu'en donne le dictionnaire Larousse est "un fusil léger, souvent court, à canon ordinairement rayé, employé comme arme de guerre, de chasse ou de sport."

Les carabines dîtes "de jardin", si elles sont légères, n'étant pas "rayées", ne sont donc pas des carabines mais des fusils légers, de petit calibre. Ceci, quel que soit le nombre de canons: 1, 2 (juxtaposés ou superposés), y compris également les armes à chargeur ou semi-automatiques. 

Les Anglo-Saxons sont plus précis, à la chasse, une arme longue est soit un "rifle" (arme à canon rayé), soit un shotgun (fusil pour tirer de la grenaille.)

Le problème du sens du mot étant réglé, quelles armes range-t-on dans la catégorie des fusils légers de petit calibre ?

Et bien, toutes les armes dont le calibre est compris entre le 6 mm et le calibre 32, que l'arme soit mono-canon (à 1 ou plusieurs coups), juxtaposée ou superposée, basculante ou à verrou.

Les calibres existants sont (du plus petit au plus gros): le 6 mm et le 8 mm que l'on peut appeler "mini calibres" (récents et confidentiels en France), le très ancien 9 mm (type Flobert ou Mori), le 12 mm ou .410 des Anglo-Saxons (faussement dénommé calibre 36), le 14 mm ou calibre 32.

Cette modeste étude sera articulée de la façon suivante:

- Le calibre 32

- le .410

- le 9 mm

- les "mini calibres"

Et j'y ajouterai un chapitre dédié à un vénérable ancêtre: le fusil Gras transformé calibre 24.

 

A bientôt, donc. En attendant, visite de la Galerie des Armes: 

 

RG

 

  




 

2 - Le calibre 32

 

Egalement dénommé 14 mm, le 32 est le plus gros calibre parmi les carabines de jardin.

Le diamètre exact est: 13,36 mm (système anglo-saxon: 0.526 inch).

L'arme est aujourd'hui disponible dans un seul chambrage; 65 mm. Il existe, toutefois de très rares exemplaires chambrés en 70 mm, souvent des doubles juxtaposés, anciens, mais de belle qualité. Ce sont de véritables petits fusils. Hélas, les munitions en sont introuvables.

Portée utile de l'arme: entre 15 et 20 mètres.

Les carabines à verrou souffrent souvent d'un mauvais "chokage", certaines sont parfois très imprécises...

A signaler, toutefois, les carabines de marque Falco (juxtaposés ou superposés) dont la cannonerie est excellente.

Pour l'anecdote, dans les années 60, j'utilisais parfois une carabine à verrou Manufrance dans ce calibre. Les cartouches étaient chargées à la poudre noire (2,5 g de PN et 14 g de plomb).

Cette carabine crachait le plomb, la fumée et le feu dans un bruit assourdissant. Le résultat était... lamentable! et toute la faune ailée désertait les lieux.

N'ayant pas bénéficié des progrès en matière de munitions, le calibre 32 est aujourd'hui surclassé par les fusils et carabines "12 mm" modernes ou .410, chambrées "magnum" qui disposent d'une large gamme de chargements et sont capables d'expédier un grammage de plomb bien supérieur à celui de la 14 mm (19 à 20 g en 410 mag. contre environ 14 à 15 g).

Caractéristiques des cartouches: 

Longueur de la douille: 63 mm; longueur du culot: 8 mm; bourres: grasse ou à jupe; charge de poudre: 1,76 g; charge de plomb: 14 à 15 g; n° de plombs: 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10; sertissage: rond ou étoile.

Vitesse (en m/s): 380 à 390.

Pratiquement toutes les firmes européennes produisent des cartouches dans ce calibre.

Le prix oscille entre 4,80 €, 5,30 €, 5,60 € et jusqu'à 8,90 €, voire même 13,49 € (dans un décatruc...) les 10.

A noter: cartouches  "subsoniques" (par ex. Prévôt, Mary Arm). Chargement à balle également (balle Wonder, expansive, poids: 6,5g, (précision ? utilité ?). Le prix ? autour de 20 € les 10...

 

Ma conclusion pour ce calibre 32 ou 14 mm: en carabine de poste, il est avantageusement remplacé par le .410, beaucoup plus polyvalent. Par contre, un peu "vitaminé", dopé, ça ferait un magnifique petit fusil de chasse superposé ou juxtaposé. On peut toujours rêver...

Le rêve est parfois réalité, ci-dessous, un superbe juxtaposé stéphanois, en situation, marque Ploton-Barret, calibre 32, chambré 70 mm.

Son propriétaire actuel vit en Ecosse et l'utilise pour tirer au vol pigeons et corbeaux.
Ce doit être un fin tireur car il réalise des scores élevés avec des tirs compris entre 15 et 25 m, et ceci avec les cartouches classiques de 14 mm, soit environ 15 g de plomb !!!

 

RG

 

PB 32 b (Copier).jpg

 

 

 

 

3 - Calibre 36, 12 mm ou .410 ?

 

3-1 Mise au point:

 

Ces 3 appellations désignent un seul et même calibre (diamètre du canon au tonnerre).

- Calibre 36 fait référence à une méthode ancienne de calcul où le calibre est un nombre qui décroit avec l'augmentation du diamètre du canon. En d'autres termes, le calibre correspond au nombre de balles que l'on peut faire avec une livre de plomb. Ainsi, le calibre 12 est plus gros que le 20 et le calibre 36, plus petit que le 32.

Bien que très usitée aujourd'hui, l'appellation "calibre 36" est erronée (cf. "Remarque 2" en bas de paragraphe).

- Calibre 12 mm: c'est une appellation européenne très souvent couplée sur les boites de munitions avec l'appellation calibre 36.

En toute logique, les "12 mm" devraient présenter un canon de ce diamètre. Hélas, il n'en est rien. Le diamètre réel de ces armes n'est que de 10,41 mm (diamètre interne du canon au tonnerre). Il s'agit là d'une appellation très approximative.

 

Précision qui n'est pas sans importance: cal.36 ou cal.12 mm désignent, dans les faits, des armes dont la longueur de la chambre est de 50 mm seulement. Elles ne peuvent donc tirer que des cartouches de 50 mm de long.

 

- Calibre 410: désignation anglo-saxonne qui signifie 410 millièmes d'un pouce (inch).

Un pouce = 25,4 mm.

410 millièmes de pouce = (25,4 / 1000) x 410, soit 10,41 mm

C'est très exactement le diamètre de notre carabine de jardin.

L'appellation correcte des armes de ce calibre est donc bien "calibre 410" (.410 pour être exact).

 

Remarque 1: on trouve dans le commerce sous l'appellation "410", essentiellement 3 types de cartouches de longueur différente:

 50 mm (appellation 12 mm ou calibre 36).

 63 mm (appellation 410).

 76 mm (appellation magnum)

 

Remarque 2: l'appellation calibre 36 est erronée. 

Démonstration:

Calibre 36 signifie qu'à partir d'une livre anglaise de plomb (453,6 grammes) on pourrait fabriquer 36 balles rondes de 10,41 mm de diamètre.

Vérification avec la formule de calcul suivante, soit: 

 d = diamètre théorique.

 42,431 = coefficient multiplicateur.

 n = calibre nominal fixe (nombre de balles à la livre).

Pour le calibre nominal 36 on a:

d = (racine cubique de 1/36) x 42,431

Résultat, d = 12,85 mm.

Largement supérieur aux 10,41 mm de notre carabine .410

En fait, le calibre nominal d'une arme de 10,41 mm de diamètre devrait être calibre 67 ou 68 ...

 

Après cette mise au point, je n'emploierai désormais que l'appellation .410

 

3-2 Le calibre .410 :

 

C'est un calibre à la mode.

Au panthéon des armes de chasse, il prend place, désormais, aux cotés des calibres 12 et 20.

On pourrait le définir ainsi: petit, mais costaud!

C'est, à la chasse au poste à feu des grives et merles, un de mes calibres préférés.

Ses qualités ? Elles se résument en un mot: polyvalence !

En effet, les armes modernes de ce calibre peuvent tirer un très large éventail de munitions:

. Les cartouches courtes (50 mm), dites "calibre 12 mm". Avec une charge de 10 g de plomb, elles permettent le tir d'oiseaux posés, sans les abîmer, jusqu'à 15 mètres, environ.

. Au delà de 10 mètres, et jusqu'à 20 mètres, on peut utiliser des cartouches .410 de 63 mm de longueur. La charge de plombs est de 14 à 15 grammes.

. Enfin, la cartouche dite ".410 magnum", longueur 76 mm, avec sa charge de 19-20 grammes de plombs, autorise des tirs efficaces jusqu'à 25-30 mètres.

 

Pour résumer: 1 seule arme avec un très large éventail de munitions. 

 

Ces distances de tir ne sont données qu'à titre indicatif.

Pour la réussite des tirs au posé, de nombreux paramètres sont à prendre en compte.

. La qualité de la canonnerie et du chokage de l'arme (full choke de préférence).

. Les munitions: je privilégie le très petit plomb (n° 10 à 12) ainsi que les bourres à jupe et à godet. A éviter: les bourres en feutre pour les cartouches courtes (50 et 63 mm). Dans une chambre de 76 mm de long, ces bourres peuvent laisser passer des gaz brûlés qui viennent perturber la charge de plombs. 

En tout état de cause, il faut prendre en compte le fait que le calibre .410 est beaucoup plus sensible au type de bourre que n'importe quel autre calibre. Ceci en vertu du principe qui veut que la qualité des munitions est d'autant plus importante que le calibre est petit.

. Les conditions du tir : poses dégagées de tout obstacle ou au contraire végétation fournie, branches, feuilles, ronces qui "absorbent" une bonne partie d'une charge déjà faible. 

 

Ci-dessous, un panel de quelques cartouches commercialisées.

L'offre est sur-abondante et les prix parfois... très élevés!

 

Munitions .410 (Copier)_crop.jpg

 

 

 

 3-3 Le calibre .410, documentation et site internet :

 

En Français: rien!

Par contre beaucoup de documentation en langue anglaise.

D'abord, un excellent site:  http://www.fourten.org.uk/

Et 2 livres qui sont de vraies bibles consacrées au seul calibre .410:

 

AMERICAN & BRITISH SHOTGUNS de Ronald S. Gabriel,  

CLIMBING THE NORTH FACE OF THE .410 de Tim Woodhouse, 

 

RG


13/05/2016
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La carabine 9 mm de mon père.

Ah! qu'elle était jolie la carabine de mon père!

Qu'elle était jolie avec son fin canon, d’un noir bleuté, terminé par un grain d’orge en laiton, sa culasse jaspée et son élégante crosse de bois verni.

A l’armement du chien plat, strié sur le dessus, la culasse à « tabatière » se soulevait légèrement. En la faisant pivoter autour de son axe, sans aucun jeu, elle faisait saillir l’extracteur, dévoilant alors la chambre…

C’était une carabine de calibre 9mm Flobert, à percussion annulaire, système Warnant.

Très petit calibre, sans doute, mais elle avait tout d’une grande !

9mm damon (Copier).jpg

 

 

Les munitions étaient à l'échelle de la carabine, c'est à dire minuscules.

Vendues en boites métalliques de 50 cartouches, de la marque Manufrance ou Gévelot, elles existaient en simple et en double charge (la 9 mm magnum, en quelque sorte!).

Ces mini-cartouches à la douille de carton plutôt mince, marbrée de vert, comportaient un petit culot de cuivre.

Mon père ne tirait que des "double-charge", soit environ 10 g de plomb, les simple-charge étant par trop faiblardes.

Chargées à la poudre noire, elles dégageaient, après le tir, culasse ouverte, une spirale de fumée et un parfum enivrant. 

 

 

    9mm flobert 2 (Copier)_crop_crop.jpg  9mm flobert 1 (Copier)_crop.jpg 

 

Muni de cette "arme de destruction massive", progressant d'arbre en arbre, mon père tentait d'approcher moineaux, pinsons et gros-becs sans se faire remarquer...

Compte tenu de la portée limitée de l'arme (15 m, grand maximum) et de la faiblesse de la charge, grives, merles et étourneaux étaient classés dans la catégorie gros gibier et n'étaient envisageables qu'au poste.

Il était, bien entendu, exclu de tirer au vol!

Son territoire de chasse, c'était le poulailler, très attractif pour les moineaux, ainsi que l'allée de platanes qui y conduisait. Au delà, il y avait le parc et le bosquet du château, le rideau d'arbres qui bordait le canal, la longue allée de chênes du monastère, le verger de pêchers et son épaisse haie de cognassiers dans laquelle était habilement dissimulé un poste et enfin les buissons et arbustes qui longeaient les nombreux fossés qui quadrillaient jadis la campagne.

D'un naturel peu patient, à la chasse il me surprenait toujours par son calme et sa constance. Et en dépit de la petitesse de l'arme et de sa portée réduite, il réussissait d'assez jolis tableaux.

Il y avait, néanmoins, une ombre au tableau. Cette carabine avait son talon d'Achille: c'était la munition. En effet, le coup de feu tiré, il fallait extraire la douille. Il y avait, justement, un extracteur pour ça, qui une fois sur trois ou quatre, arrachait le culot de cuivre, laissant le tube en carton de la douille dans la chambre. Parfois, même, des morceaux de papier déchiquetés restaient coincés dans le canon de l'arme. Souffler dans le canon, utiliser un canif, tailler une branchette passablement droite, tous les moyens étaient bons pour tenter de remettre l'arme en état de tir. Le problème fut finalement résolu par l'emploi d'un long morceau de fil de fer redressé recourbé en forme de crochet afin de le suspendre à la ceinture. Solution heureuse qui m'épargnait les bordées de jurons paternels, où le Seigneur en prenait pour son grade!

Cette époque est, maintenant, bien lointaine qui me voyait le suivre pas à pas, d'arbre en arbre, rapportant les oiseaux tués ou blessés et ramassant les douilles dont je humais la délicieuse odeur de poudre noire.

Il me semble encore le voir, scrutant la cime des arbres, la carabine pressée contre sa poitrine, actionnant son appeau à soufflet pour les grives...

C'était, il y a si longtemps... Il est maintenant au Pays des Chasses Eternelles... Papa...

RG 


Notes techniques sur la carabine de mon père et sur les munitions calibre 9 mm Flobert.

 

-La carabine:

Cette carabine, je ne l'ai plus, depuis longtemps, en ma possession.

D'après mes souvenirs, toutefois, il semblerait que c'était une carabine de marque Damon, à fermeture système Warnant, acquise dans les années 1950.

N'ayant jamais eu l'occasion de l'utiliser, j'ignore quelle était sa précision.

Quand à sa portée utile, elle est donnée pour 15 mètres maximum.

Calibre réel: 8,83 mm; longueur de la chambre 10,6 mm

 

-Les munitions:

En 1849, un armurier parisien, Louis Nicolas Flobert invente la première cartouche à percussion annulaire.

Destinée à l'origine à tirer une petite balle ronde de 6 mm, elle sera déclinée rapidement en divers calibres tirant des balles de: 4, 6, 7 et 9 mm, à balles rondes ou pointues.

 

Balles 9mm Flobert (Copier).JPG   

 

S'agissant du calibre 9 mm, l'étui de la balle mesure 8,65 mm de diamètre et 10,40 mm de longueur (hors bourrelet).

Sur cette base, il sera fabriqué une cartouche dite 9 mm, chargée à plombs, constituée d'un culot de 10,25 mm de long (hors bourrelet) et de 8,83 mm de diamètre.

Ce culot est prolongé par un corps en carton de longueur variable (sur le schéma ci-dessous, 20,75 mm), occupant une partie du canon.

Ainsi, la longueur de la cartouche dépend uniquement de la charge, simple ou double ou autre encore. 

 

          9 mm Flobert cotes (Copier).gif  6 7 9 single 9 double 410 25_crop.jpg  9mm flobert4_crop (Copier).jpg __00001_9-mm-Flobert-Manufrance-carton-marbree-rose-rouge-beau-marquage-MF-couronne-lauriers (Copier)_crop.jpg 


Pour illustration et pour le plaisir des yeux: un tableau de munitions des Etablissements Gévelot.

En partie basse, de droite à gauche: cartouches 9 mm simple et double charge, poudre noire; centre, bas: balle ronde et balle conique; à gauche: simple et double charge, poudre sans fumée.

 

 tableaux-decoratifs-munitions-01.jpg

 

 

Les problèmes d'arrachage du culot lors de l'extraction semblent aujourd'hui résolus par l'adoption d'étuis en métal (en laiton ou nickelés), du moins dans les carabines de fabrication récente.

A noter que l'emploi de ces nouvelles douilles dans des armes anciennes a pu, parfois, causer quelques problèmes: douilles fendues ou difficiles à extraire.

 

 tunet-petit-calibre (Copier).jpg

 

-Chargements actuels et performances:

Peu d'informations sur ces cartouches. Seule, la firme Fiocchi fournit les données suivantes pour ses cartouches:

- Plomb: 7,5 grammes

- V0: 200 m/s

- pression: 800 bars

- N° de plombs: 6, 7,5, 8, 9, 10, 11

 

Charge de plomb de 10,5 g pour le cartouche métallique de la Cartoucherie Française.

RG 

 


22/01/2016
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Fusils de chasse de légende: le Browning Auto 5.

1 – BROWNING AUTO-5

 

Je n’ai pas une prédilection particulière pour les fusils semi-automatiques, ma préférence se portant très nettement vers les juxtaposés et les superposés.

Il est,toutefois, un semi-auto qui m’a toujours fasciné, c’est le Browning auto-5.

Au point, qu’il y a de ça beaucoup d’années, j’en avais acheté un d’occasion. Je lui trouvais une « gueule » terrible !!!

Même si je ne l’ai utilisé que rarement (mon père l'avait immédiatement adopté), j’aimais le prendre en main, sentir son poids conséquent, entendre le claquement de la culasse qui se referme, j’aimais sa silhouette qui le fait ressembler d’avantage à une arme de guerre qu’à une arme de chasse.

En parodiant Nougaro, on pourrait dire que « là, s’est du mastoc, c'est pas du Ronsard, c’est de l’amerloc !!! ».

 

Voici donc "l'ancêtre" : crosse anglaise, boite de culasse métal, sans gravures ni fioritures, ressort de rappel du canon de section carrée, levier de blocage du magasin et sûreté à l'avant du pontet.

N° de série : 32158, ce qui situe sa date de naissance entre 1903 et 1939. Vraisemblablement plus près de cette dernière date car il possède une bande ventilée.

 

- Quelques photos :

 

Browning Auto 5.jpg

Coté droit : 

Browning culasse coté droit.jpg

 

 

Coté gauche : 

Browning culasse coté gauche.jpg

 

Démonté sur l'établi : 

Browning démonté.jpg

 

Il s’agit d’un calibre 12, chambré 65 mm, fabriqué par la FN.

 

Petite curiosité, toutes les pièces comportent le même n° 32158, ainsi que le canon qui comporte également le n° 39513 barré, ce qui laisse supposer que le canon a été changé et re-numéroté.

 

Le canon comporte également de nombreux marquages dont celui-ci que je ne m’explique pas : choke 17,2/18,3 et 17,4/18,3.

Si quelqu’un a une idée, je suis preneur.

 

Tel quel, il faisait partie de ma collection, sans que je puisse le dater avec précision.

Le service client de Browning: 

 

https://www.browning.com/support/date-your-firearm/auto-5-semi-automatic-shotgun.html

 

indique seulement que de 1903 à 1939, ont été produits les fusils numérotés de 1 à 228000 !!!

 

Passionné par cette arme, j’ai fait quelques recherches, essentiellement sur des sites US.

 

- L’INVENTEUR :

 

La photo est bien connue :

 

800px-John_M._Browning_with_his_Auto_5_shotgun_(2) (Copier).jpg   
 

 

 

John Moses BROWNING est né en 1855 à Ogden, Utah, dans une famille de …..22 enfants !!

Très jeune, il travaille  dans l’atelier de son père, armurier, et fabrique son 1er fusil à 13 ans.

Inventeur d’armes à feu prolifique, il concevra des armes tant pour son entreprise (la Browning Arms Company) que pour Winchester, Remington, Savage et la FN Herstal.

Ainsi, il a été le concepteur d’armes aussi célèbres que le Colt 1911 45 ACP, la carabine à levier Winchester 1894, la mitrailleuse Browning M2 cal .50 BMG, le pistolet Browning HP, la carabine Browning BAR et dans le domaine de la chasse, les fusils superposés Browning Citori et B25 et le fameux fusil semi-automatique : Browning Auto-5

John Moses BROWNING décède en 1926

Depuis 1927, la Browning Arms Company est une filiale de FN Herstal.

 

 

- LE BROWNING AUTO-5 :

 

Trois types de mécanismes se partagent actuellement le marché des semi-automatiques : le mécanisme à emprunt de gaz, le mécanisme à inertie (récent) et enfin le mécanisme à long recul du canon.

Compte tenu de l’immense diversité des munitions de l’époque : poudres, étuis, sertissages, bourres, charges, etc…générant d’importantes variations de pression, le système à emprunt de gaz était exclu.

Il fallait donc utiliser le long recul du canon, système dans lequel culasse et canon reculent ensemble avant déverrouillage, la culasse continuant son mouvement de recul tandis que le canon est ramené dans sa position initiale par un puissant ressort enroulé autour du magasin tubulaire.

Le mouvement de recul étant régulé par une bague de friction en bronze, glissant sur le tube du chargeur, jouant ainsi le rôle d'amortisseur.

 

 

7 décembre 2012, le Browning Auto 5 est volé ainsi que deux autres armes et de nombreux bijoux.

Fin de l'histoire !

 

RG

 

 


07/07/2022
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