Capture des grives à la glu - Année 2017, premiers essais.
Mardi 10 octobre 2017, lever du jour.
Ça y est: les verguettes ou vergans soigneusement enduits de glu sont disposés sur les traversiers et les cimeaux.
Les cages d'appelants sont accrochées aux supports et nous sommes tous les deux cachés dans le poste, le cœur battant... C'est parti !...
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Respectivement 69 et 70 ans. Nous sommes de vrais débutants !!!
Mus par le désir de remonter aux sources de la chasse traditionnelle des grives au poste à feu, nous avions l'impérieuse obligation d'étoffer un peu notre batterie d'appelants en capturant nous mêmes nos propres oiseaux, à la manière des Anciens.
Je dis bien "nous", car mon épouse, passionnée de chasse à la grive, m'a soutenu et aidé dans tout mon parcours "initiatique". Cela méritait d'être dit.
Les pré-requis:
¶ Le choix de l'emplacement:
"Les premiers "tourdres", on les tire sur la colline de P....... ", c'était l'information que m'avait donné mon ami Ludo alors qu'il me faisait faire la reconnaissance de mon nouveau territoire de chasse. Le plateau sommital de la colline de P....... est semi désertique, bordé au Sud par un maigre maquis de chênes nains et de chênes verts surplombant quelques vignes.
Bien sûr, il y existe ça et là, quelques pins plus élevés, qui, correctement aménagés pourraient faire l'affaire. Mais nous avons passé l'âge de grimper aux arbres et ce sera donc un petit bouquet de chênes un peu à l'écart des autres qui sera choisi et aménagé.
¶ Le matériel :
- Une mallette pour le transport des verguettes et 2 boites de glu demi-dure marron , achats effectués l'année précédente à Brignolles (83).
- Un jeu de verguettes, longueur 48 cm. D'aucuns préconisent des tourillons de bois disponibles dans tous les magasins de bricolage. Pour ma part, tireur à l'arc, j'ai recyclé systématiquement les flèches en bois brisées près de la pointe, gracieusement fournies par mes "confrères". Qu'ils en soient remerciés (je les incite vivement à continuer à rater leurs cibles...). Ces flèches, débarrassées de leur encoche, des plumes de l'empennage ainsi que du vernis qui les recouvre (brûlage) font d'excellents vergans d'un diamètre de 8 mm environ et d'une rectitude parfaite.
- De l'essence F pour désengluer les oiseaux capturés, de la cendre de bois pour parfaire le désengluage ainsi qu'un jeu de chiffons pour les plumes et pour les mains !!!
- Une bouteille d'eau et un compte-gouttes pour désaltérer les oiseaux trop stressés par leur capture.
- Ne disposant pas de petites cages pour y mettre les oiseaux capturés, et désireux d'alléger la charge à transporter, j'ai opté pour des boites de transport pour oiseaux en carton (ces boites sont ultra légères et peuvent être transportées pliées).
- Un sac à dos-siège pour transporter le matériel et le casse-croûte (à ne pas oublier, les émotions ça donne faim !!!).
- Enfin, une carabine à canons superposés Falco, calibre 410 et une poignée de cartouches 410/63. (En fait, j'utiliserai fort peu cette arme, l'intéret de la capture vivante l'emportant largement sur le tir).
¶ L'installation:
- Le poste: une bonne photo valant mieux qu'une longue description, voici notre poste, taillé dans un chêne vert aménagé et parfaitement intégré à l'environnement.
- Traversiers et cimeaux: Il est utile de préciser que l'action se passe dans une commune des Bouches du Rhône. La législation qui y est en vigueur ne fixe aucune hauteur minima pour la pose des gluaux.
Après aménagement et taille des arbres de pose, voici l'installation terminée:
Elle comporte 3 cimeaux comportant chacun 3 vergans. Ces cimeaux (cimeù en provençal) peuvent être abaissés sur la barre horizontale sur fourches au premier-plan.
Les arbres de pose sont également pourvus de traversiers ou partègues destinés à recevoir des verguettes en position plus ou moins horizontale. L'installation en comporte 7, totalisant une dizaine de gluaux. Détail ci-dessous:
¶ La technique:
Au départ, nous n'y connaissions pratiquement rien, sauf ce que nous avions pu entendre dire ici ou là.
Un livre nous a été très utile: l'Odyssée de la grive de J.P. Fiorentino. Informations complétées par le visionnage de vidéos sur Grives.net et sur Chasses-grives.fr
Le besoin, toutefois, de voir "physiquement", de manipuler, de poser des questions, de confronter des expériences et des savoirs, de rencontrer des "spécialistes" de ce mode de chasse se faisait impérieusement ressentir. Heureusement, une association: l'ANDCTG (Association Nationale de Défense des Chasses Traditionnelles à la Grive ) organisait une "journée glu" près d'Oraison (04). Après inscription, nous y sommes allés tous les deux. La journée a été très agréable, conviviale et instructive.
(Cf. https://www.facebook.com/100009415475444/videos/1921678668155964/?id=100009415475444) .
Nous en sommes revenus avec plein de trucs, d'astuces et de bonnes idées à mettre en oeuvre. A ce propos je dois remercier E. Camoin président de l'ANDCTG et organisateur de ces "journées glu". Nous y retournerons...
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... Les appelants y vont de bon cœur ! Cette année, très beau passage, plusieurs grives se posent sur les arbustes, l'une d'elles se pose même sur le buisson qui sert de poste, à 1 mètre à peine au dessus de nous. Des "fausses poses" et puis, miracle, un tourdre (grive musicienne) se prend sur un des vergans. Je cours vite le décoller, j'en ai les mains qui tremblent, le cœur qui bat la chamade, la première prise ! Quel bonheur ! Essence F, chiffon, je sens son petit cœur qui bat, vite dans la boite !
... nous y reviendrons, connaissant des matinées d'insuccès, puis la prise d'un merle, de tourdres et de la première quine (grive siffleuse) et puis une autre quine encore ...
... sans oublier les mésanges bleues, roitelets et autres rouge-gorges qu'il faut soigneusement désengluer et nettoyer avant de les relâcher !
Bon, pour cette première année, les résultats ne sont pas exceptionnels: 3 tourdres, 1 merle et 2 quines capturés; mais j'ai beaucoup appris: le positionnement des appelants, l'inclinaison à donner aux traversiers et aux vergans, éviter les partègues trop près du sol, la création de lucarnes dans le feuillage, etc...
Alors, malgré la disparition de notre installation courant 2018, pour cause de construction d'une centrale photo-voltaïque , je sais que la prochaine saison sera meilleure, j'ai déjà un emplacement possible, nous allons l'aménager et mettre à profit les connaissances acquises.
Certes, j'aurai 71 ans, enfin 17 si on inverse l'ordre et tous les espoirs sont permis !!!
RG
Le premier tourdre pris:
... et la 1ère quine capturée:
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